Les plus beaux villages autour d’ajaccio à explorer en toute saison
Un air d’éternité dans les villages corses autour d’Ajaccio
Ajaccio, la cité impériale, brille de mille feux entre plages dorées, ruelles animées et panorama montagneux. Mais dès qu’on quitte la côte et que l’on grimpe un peu dans l’arrière-pays, une autre Corse s’offre à nous. Plus secrète, parfois hors du temps. Entre villages perchés, ruelles en granit, fontaines moussues et traditions séculaires, les alentours d’Ajaccio regorgent de trésors méconnus à explorer, et ce, en toute saison. Suivez-moi : je vous emmène sur les routes sinueuses et poétiques de la Corse du Sud, là où l’âme de l’île bat encore au rythme des saisons et des voix en polyphonie.
Bocognano, entre châtaignes et cascades
Niché à environ 40 minutes d’Ajaccio par la célèbre route du col de Vizzavona, Bocognano semble attaché aux nuages, suspendu entre falaises flamboyantes et forêts imposantes. Réputé pour sa foire de la châtaigne en décembre — la Fiera di a Castagna — ce village se transforme chaque automne en temple du terroir corse. Mais en réalité, Bocognano mérite le détour toute l’année.
Côté nature ? Ne manquez pas la cascade du Voile de la Mariée, l’une des plus belles de l’île. Une courte marche vous y mène au départ du village et vous plonge dans une ambiance mystique où l’eau semble chuchoter des légendes anciennes. Un conseil ? Allez-y au printemps, quand les pluies gonflent les torrents et que la verdure explose autour des sentiers.
Et pour les gourmands, sachez que Bocognano abrite encore de vrais artisans : certains cultivent la châtaigne comme un art de vivre, d’autres fument le prisuttu au feu de bois, dans les règles de l’art. Un arrêt ici, c’est une immersion dans une Corse authentique et fière de ses racines.
Piana, joyau suspendu entre ciel et mer
On ne le dira jamais assez : Piana est l’un des plus beaux villages de France. Et ce n’est pas seulement une formule. Serti au-dessus du golfe de Porto, ce village surplombe les incroyables Calanche de Piana, formations rocheuses de granit rose aux formes fantastiques, sculptées par les vents et les millénaires.
Le village, calme et coloré, mérite qu’on s’y attarde, ne serait-ce que pour flâner entre ses maisons aux volets pastel et boire un café sur la place, face à l’immensité bleue. Mais le vrai spectacle, c’est bien sûr au moment du coucher de soleil, quand les Calanche s’enflamment littéralement sous les derniers rayons du jour.
À quelques encablures, la plage d’Arone, accessible en voiture, propose un décor splendide pour se baigner même hors saison. Les amateurs de photographie, eux, trouveront ici un terrain de jeu inépuisable.
Cargèse, la grecque corse
Cargèse, c’est un cas à part. Et c’est précisément pour cela qu’on l’aime. Niché entre mer et maquis, ce village atypique est le fruit d’une histoire peu banale : celle d’une communauté grecque orthodoxe installée ici au XVIIe siècle. Résultat ? Deux églises se font face, l’une latine, l’autre byzantine. Un face-à-face architectural rare en Corse.
Au-delà de cette curiosité religieuse, Cargèse offre un joli port animé, quelques plages sublimes encore sauvages (comme celle de Chiuni), ainsi qu’un arrière-pays vallonné idéal pour les balades entre oliveraies, senteurs printanières et vues plongeantes sur les golfes voisins.
Petit bonus hors saison : sans l’afflux touristique, la lumière y change, plus douce, plus intime… Et n’oubliez pas de goûter au poisson local, pêché du jour, dans l’un des petits restos du port – l’assiette y est toujours sincère.
Sant’Andrea-d’Orcino, secret bien gardé du Cinarca
Envie d’un village encore peu connu, loin des circuits battus mais chargé d’authenticité ? Sant’Andrea-d’Orcino est un bijou implanté sur les hauteurs du golfe de Sagone. Avec à peine quelques dizaines d’habitants l’hiver, ce village semble suspendu dans un autre temps.
Ici, les oliviers centenaires bordent des chemins pavés, et l’église, discrète mais magnifique, joue les sentinelles silencieuses. En s’y baladant, on croise souvent des anciens sur leur banc, qui n’hésitent pas à partager une anecdote ou une tranche de figatellu à la volée.
De là, plusieurs sentiers permettent de rejoindre la côte à pied ou d’explorer les villages voisins comme Vico ou Casaglione. Une excellente idée quand la chaleur estivale laisse place à la fraîcheur douce et propice à la marche, entre octobre et avril.
Vico, entre spiritualité et paysages bucoliques
Vico est un cœur, battant au milieu d’une magnifique micro-région. Ancienne cité religieuse, le village abrite aujourd’hui un couvent franciscain encore actif. Une atmosphère paisible, presque monastique, y règne, renforcée par le murmure des fontaines et le chant du vent dans les noisetiers.
Mais Vico, c’est aussi une vision panoramique saisissante sur les collines du Liamone, une proximité avec les plages de Sagone, et une localisation parfaite pour rayonner dans les montagnes environnantes. À l’automne, les couleurs y sont particulièrement vibrantes : les châtaigniers rougissent, les pentes s’illuminent, et le clocher semble flotter entre deux couches de brume.
À noter : chaque été, le festival Sorru in Musica anime les villages de la vallée avec des concerts classiques dans des cadres… tout simplement magiques. Un contraste saisissant entre nature brute et élégance musicale.
Ocana, l’âme montagnarde à deux pas de la mer
Direction l’intérieur, à peine 25 km d’Ajaccio, pour découvrir Ocana, petit village perché qui regarde la vallée du Prunelli d’un œil tranquille. Une localité discrète, mais pleine de caractère, notamment grâce à ses maisons traditionnelles, son église ancestrale et ses chemins muletiers bordés de chênes verts.
Le lac de Tolla, tout proche, attire les amateurs de canoë, paddle et pique-niques en pleine nature. Même en hiver, l’endroit reste agréable pour une promenade familiale au bord de l’eau, suivie d’un bon repas dans une auberge de montagne où mijote souvent un veau aux olives comme on n’en fait plus.
Ocana, c’est aussi un point de départ pour rejoindre en voiture différents cols qui mènent jusqu’à Bastelica ou Bocognano. Autant de possibilités pour varier les plaisirs en quelques jours de vadrouille au sud de la Corse.
Bastelica, le pays du héros Sampiero Corso
Si vous aimez l’histoire autant que la randonnée, Bastelica a tout pour vous plaire. Situé à plus de 800 mètres d’altitude, ce village est la patrie de Sampiero Corso, figure emblématique de la Corse du XVIe siècle. Une statue imposante, de pierre, veille d’ailleurs sur la place centrale du village.
Mais Bastelica ne se résume pas à son passé : elle est aussi la porte d’entrée du Val d’Ese, station de ski familiale en hiver, paradis des randonneurs et des cueilleurs de champignons quand les neiges fondent. Le contraste entre pentes verdoyantes, sommets enneigés et ciel changeant y est saisissant.
Là-haut, le porc nustrale se décline en charcuteries inimitables, et le brocciu coule à flots dans les ravioles maison. C’est un village vivant, résilient, fier de son héritage… et qui ne triche pas.
Se perdre pour mieux respirer
Explorer les villages autour d’Ajaccio, c’est accepter de ralentir. De prendre des routes tortueuses mais superbes. De s’arrêter pour écouter le silence ou discuter cinq minutes avec une mamie qui plante ses tomates même en décembre. C’est une manière de faire un pas vers cette Corse intérieure, souvent méconnue mais terriblement attachante.
Et que vous partiez en plein mois d’août ou au cœur du mois de février, sachez-le : ici, les saisons ne sont pas des contraintes, mais des ambiances. Chaque moment a sa lumière, chaque village sa couleur, chaque rencontre son accent.
Alors, prêts à prendre le virage ?