Un joyau du sud sauvage
Entre Porto-Vecchio et Bonifacio, la baie de Figari est l’un de ces coins préservés de Corse que l’on découvre avec le sourire aux lèvres… et que l’on quitte à regret. Nichée sur la côte sud de l’île, à une vingtaine de minutes à peine de l’aéroport de Figari, cette baie séduit autant les amateurs de silence que les passionnés de glisse. Un équilibre parfait entre nature brute et aventure en plein air.
Un décor resté authentique
Ce qui frappe d’abord quand on arrive sur la baie de Figari, c’est son atmosphère. Pas de constructions démesurées ni de plages bondées à perte de vue. Ici, le maquis descend jusqu’à la mer, les criques sont sauvages et les sentiers mènent à des points de vue que seuls les randonneurs patients atteignent.
Autour de la baie s’étendent des villages corses typiques comme Pianottoli-Caldarello ou Figari lui-même, où l’on peut encore entendre parler corse au comptoir en buvant un café. C’est ce genre de détails simples qui, à mon sens, portent toute l’âme du sud de l’île : de l’authenticité, à chaque virage.
Un terrain de jeu pour les amateurs d’activités nautiques
Ne vous laissez pas tromper par la tranquillité apparente. La baie de Figari est réputée depuis longtemps chez les amateurs de sports nautiques, en particulier ceux qui cherchent à conjuguer sensations fortes et cadre naturel. Le vent régulier qui balaye cette partie de la côte fait le bonheur des windsurfers et kitesurfeurs.
Le spot le plus fréquenté reste la plage de Figari – également appelée plage de Ventilegne – connue dans toute l’île pour ses conditions idéales de glisse. Les vents y sont constants et puissants, ce qui attire les passionnés de tous niveaux. Plusieurs écoles de kitesurf proposent d’ailleurs des stages ou des cours pour les débutants comme les confirmés.
Les amateurs de paddle ou de kayak, eux, trouveront leur bonheur en explorant les recoins plus calmes de la baie, notamment du côté des petites criques de Caldarello. Pour ceux qui aiment allier sport et exploration, c’est un excellent moyen de découvrir les fonds marins de la région, réputés pour leur diversité.
Une biodiversité riche, entre mer et maquis
Ce qui ajoute encore au charme de la baie de Figari, c’est sa richesse écologique. On est ici dans une zone semi-protégée, où l’homme est encore discret et la nature prolifique. Il suffit de s’aventurer un peu dans l’arrière-pays pour croiser sangliers, renards et tortues d’Hermann. Côté mer, les eaux limpides réservent parfois de belles surprises : poulpes malicieux, poissons multicolores, et parfois même un dauphin solitaire en vadrouille.
Les ornithologues amateurs ou les simples curieux apprécieront également la présence de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment dans les zones humides autour de l’étang de Caldarello. Pas besoin de longues-vues professionnelles, une balade matinale peut suffire à croiser hérons ou balbuzards en plein vol.
Les plages à ne pas manquer
Moins connues que celles de Santa Giulia ou Palombaggia, les plages de la baie de Figari offrent pourtant un cadre bien plus intimiste. Elles sont idéales pour ceux qui veulent éviter la foule tout en profitant d’un environnement préservé.
Voici quelques incontournables :
- La plage de Ventilegne : le spot préféré des kitesurfeurs, mais aussi un excellent endroit pour pique-niquer à l’ombre des pins.
- La crique de Chevanu : accessible en voiture via une piste, elle offre une eau limpide et un fond marin parfait pour le snorkeling.
- La plage de Caldarello : idéale en famille, avec une pente douce et moins de vagues. On peut même y voir les pêcheurs poser leurs filets à la tombée du jour.
Randonnées et balades autour de la baie
Parce que le sud de la Corse ne se limite pas qu’à la baignade, la baie de Figari propose aussi quelques sentiers bien choisis. Pas besoin d’être un randonneur expert : ici, ce sont davantage des balades qui se prêtent à l’exploration, souvent à travers le maquis ou le long de la côte, offrant des panoramas imprenables sur les rivages découpés.
L’un des itinéraires que je recommande souvent débute à Pianottoli, remonte doucement vers l’intérieur des terres avant de redescendre vers la côte. On y traverse zones boisées, prairies ouvertes et falaises surplombant la mer : parfait pour comprendre comment la terre et la mer dialoguent en Corse.
Saveurs de Figari : quand la gastronomie rend hommage au terroir
La baie de Figari ne nourrit pas uniquement les esprits aventuriers. Elle parle aussi à ceux qui aiment bien manger. La région est d’ailleurs connue pour ses vignobles, avec des domaines comme Clos Canarelli ou Tanella qui produisent des vins corses de caractère. Un petit verre de blanc sec sur une terrasse ombragée face à la mer… vous y êtes déjà, non ?
Côté table, on retrouve l’esprit du sud : simplicité, produits bruts, savoir-faire transmis. Entre les charcuteries artisanales, les fromages de brebis affinés dans le maquis (qui piquent parfois un peu, attention !), et les poissons fraîchement pêchés, la baie de Figari est une étape gastronomique à part entière.
Petit conseil personnel : poussez la porte des petites auberges de l’arrière-pays, souvent tenues en famille. Vous y mangerez mieux – et plus authentique – que dans bien des restaurants de bord de mer.
Quand visiter la baie de Figari ?
Si vous fuyez les foules, préférez les mois de mai, juin ou septembre. La météo est excellente, la mer est douce et les chemins de randonnée sont à vous. En juillet et août, la région reste moins bondée que Porto-Vecchio, mais préparez-vous à croiser plus de monde sur les plages les plus accessibles.
Une bonne idée : organiser une journée entière autour de la baie, en partant tôt pour une balade le long de la côte, suivi d’un déjeuner typique dans un village, et pourquoi pas une petite session de paddle ou de snorkeling pour l’après-midi. Le tout couronné par un coucher de soleil sur la plage de Chevanu… il y a pire comme programme, non ?
Comment s’y rendre et s’y loger ?
La baie de Figari est un véritable carrefour stratégique pour explorer le sud de la Corse. Elle se situe à moins de 10 km de l’aéroport de Figari-Sud Corse, ce qui permet de poser ses valises presque les pieds dans l’eau à peine descendu de l’avion.
Côté hébergements, la région propose un éventail restreint mais qualitatif de gîtes, chambres d’hôtes et petits hôtels. On est loin des grosses structures touristiques de la côte est, et c’est tant mieux. Le mieux est de réserver un logement avec une vue sur mer ou, pour les plus casaniers, une maison de village dans l’arrière-pays. Le calme y est royal.
Un coin de Corse à explorer sans filtre
La baie de Figari coche toutes les cases de ce que je considère comme l’expérience corse par excellence : nature intacte, richesse gastronomique, activités variées et une certaine discrétion qui laisse la place à l’émerveillement. On y vient pour respirer, naviguer, goûter… et surtout ressentir. Car ici, chaque pierre, chaque souffle de vent du large, chaque plat partagé autour d’une table familiale raconte un bout de cette île que j’aime tant.
Alors, vous laissez encore votre serviette sur la plage de Palombaggia, ou vous venez tester le vent de Figari ?